Note de vendredi,

Je suis là. Les mots se bousculent. Ici, il pleut. J’ai passé la semaine entre des lettres de motivations sans fin, des presqu’révisions et l’appareil entre les mains. Le sourire tremble quand les mains valsent sur le clavier. Lundi, nous étions dix réunis autours d’une table. On tricotait de la syntaxe dans la grande salle. On essayait d’avancer et de faire comme si. Pour la première fois depuis le mouvement, j’ai vu des graffitis sur le mur blanc d’en face. Je me suis mordue la lèvre. Des mots vulgaires et sans intérêt. J’ai pensé qu’on ne pourrait plus dire que le mouvement est propre cette année. J’ai regretté. Les photos sur le mur commencent à se décoller peu à peu. Les couleurs s’estompent et les textes s’archivent doucement. Quand je suis sortie de l’université, le parking était désert, presque mort.

Mercredi, nous n’étions plus que quatre dans une salle minuscule cette fois-ci. Le temps phagocyte l’énergie et les étudiants. Quand Mme N. a évoqué de délocaliser l’université dès la rentrée prochaine, j’ai eu comme un frisson dans le dos. « Vous savez, on est la troisième université de France dans la réussite des concours » a-t-elle affirmé une poignée de minutes après. J’ai souri. Les révolutionnaires ne sauraient pas bons qu’à faire la révolution, alors. Le lendemain matin, malgré la pluie, l’université a transporté son savoir au centre de Toulouse. Le partage du savoir était la fil conducteur de cette manifestation à ciel ouvert, à ciel pleureur.

Je n’ai reçu aucun appel pour donner des cours particuliers. J’essaye de ne pas perdre le sourire et l’énergie pour aller coller des affiches dans la ville. Il faut être patiente et je dois avouer que ce n’est pas ma plus grande des qualités. Au cas où, je transmets mon CV dans des plus ou moins grandes enseignes. Et même si je ne sais pas comment va se dérouler la fin de l’année, quand elle se déroulera et si les examens auront bien lieu, je me rassure en prônant « l’improvisation ». Quand on me demande ce que je vais faire l’an prochain, je me contente de sourire.

Merci pour vos conseils, encore. Depuis lundi, je papillonne entre vos commentaires, des murmures de connaissances et des forums sur la photographie. Les projets de cours vont être mis entre parenthèses pour le moment. Je lis le manuel, et c’est déjà beaucoup. Plus je lis et plus je me sens minuscule. La plupart des avis vont dans le même sens. Il est préférable de garder sa spontanéité, son regard neuf avant tout autre chose. La technique viendra après (normalement). Regarder des photographies d’artistes qui me plaisent, les observer et les analyser ; semble être le meilleur des apprentissages.

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