Tremplin en espagnol, cela se dit trampolín.
Je trouve ça plutôt mignon.

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Comment supporter la distance ?

Venise, pour se souvenir des jolies choses. 


Depuis samedi, je travaille sur un examen d’art. Je dois le rendre le 10 et j’ai l’impression de patauger dans la neige. J’écris, je gribouille, je raye, je déchire. Je n’arrive pas à me plonger à l’intérieur. Et si je plonge, c’est pour me noyer.
Je suis à coté, de l’autre coté. Je lis un dossier d’un millier de pages. Et je n’y comprends à la vérité vraiment pas grands choses. J’ai l’impression d’avoir trois ans alors qu’on me demande un travail de grands enfants. J’ai même pensé à envoyer un mail à ma prof avec comme objet : ¡ Al socorro, Carmen !. Cela ne serait pas très sérieux, cela ne serait pas très fin non plus. Alors, j’ai bu une gorgée de café, et j’ai fait semblant ; semblant d’être grande, d’être sérieuse, et de comprendre un peu. J’ai gribouillé sur ma feuille quelques mots hispaniques, trois petits soleils avant de m’endormir le visage sur la table glacée. 

Par la fenêtre, je vois des flocons qui caressent le sol. J’aime l’atmosphère que seule la neige sait créer. Elle s’est immiscée dans le paysage dans la nuit. Hier encore, le soleil dessinait des lumières sur ma peau. J’ai envie de batailles de boules de neige, de bonhommes de neige, et de photographies aux couleurs nordiques. Pourtant, je dois rester le visage face à mon travail si je ne veux pas me transformer en une montagne de culpabilité avant mercredi. 
L’amoureux m’a annoncé que les déplacements à l’autre bout de la France se prolongeraient encore quelques semaines, peut-être quelques mois. Je me suis mordue la lèvre. Est-on ainsi fait pour vivre à distance ? Depuis le début presque, nous vivons un jour sur deux séparés pourtant notre adresse est identique. Il y a des choses qui ne s’apprivoisent pas. 
Je crois être un peu trop sensible, un peu trop fragile. 

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L’album photo,


Par la fenêtre, le soleil me sourit. 

Les bleus sur mes jambes s’estompent peu à peu. On finit toujours pas apprivoiser la douleur, dit-on. Les trois heures, peut-être cinq, de cours donnés cette semaine m’ont donné la force d’avancer. Lorsque je claque la porte, c’est toujours avec le sourire. J’ai leur petite voix et leurs questions qui résonnent sous la peau et une immense envie de les aider, de leur faire découvrir un univers. 
Mercredi et après quatre mails de relance, j’ai enfin reçu mon sujet d’examen. Etrangement, je ne l’ai toujours pas lu. Je l’ai à peine ouvert. Je me noie dans mes recherches. Je voudrais juste me sentir utile. Lundi, je collais des petites annonces partout et nulle part. Je déteste le regard des gens, ce regard qui se pense supérieur. J’ai l’impression de m’être soudain métamorphosée en un animal minuscule. Je baisse alors la tête et file un peu plus loin. Comme si j’étais coupable, je ne fais pourtant rien de mal.
J’ai envie d’enseigner, de travailler, de donner le meilleur de moi-même. Le plus dur, ce n’est pas de travailler je crois, c’est de trouver la force de se battre afin de décrocher un travail et d’y perdre un brin d’humanité dans cette course folle.  
Ces deux images datent de cet été. Vivement le retour des longues journées. 

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