Etudes de Lettres Modernes et Philosophie : et après ?

Paris, la nuit, du Sacré-Coeur

Ce n’est pas simple de s’engager dans des études littéraires. J’en ai déjà parlé à demi-mots. J’arrive à un passage essentiel de ma vie, à un moment où je dois choisir ma route. J’ai une licence de lettres modernes. Je finis ma licence de Philosophie en Espagne. Sur le papier, tout semble être pour le mieux.
La réalité est autre. Il n’y a pas de débouchés. Là, vous vous dites que j’aurais pu m’en douter et que je n’ai pas à me plaindre maintenant, ou alors qu’il faut se battre et arrêter de se complaire de son sort. Alors oui, bien sur, je pourrais vous citer untel ou untel qui sont de beaux exemples de réussite dans le domaine littéraire. Mais, je ne connais personne qui a « réussi » en venant de mon université ; je ne connais personne, non. Cela m’angoisse. J’en fait des cauchemars, je vois tout en noir et en perds toute objectivité. Je suis perdue.
Quand je suis arrivée à la faculté, tout le monde me disait que cela serait difficile. J’étais une bonne élève, alors je pensais qu’en me donnant les moyens ; j’y parviendrais. Je ne voulais pas de la facilité. Ce n’est pas difficile, c’est impossible.
Ceci dit, j’ai choisi mes études par conviction ( et non parce que j’étais mauvaise dans le domaine scientifique ! ). J’aime les mots et la réflexion. Les sciences demandaient un résultat qui serait juste ou faux, les lettres nous poussent à aller toujours plus loin. Il a une recherche perpétuelle qui m’a toujours fasciné. Je ne regrette pas mon choix. J’ai adoré apprendre durant ces trois ans presque quatre d’études. Je m’y suis sentie vraiment à ma place. J’ai pu acquérir une culture littéraire et philosophique, une certaine curiosité qui me donne envie de lire, de débattre, de réfléchir.
Voilà, trois ans que je cherche des stages pendant l’été ou des petits (ou grands !) boulots qui pourraient se rapprocher de mes études. Je postule et je ne reçois que des réponses négatives. On me demande des stages, de l’expérience : je n’en ai point. Les rares stages et emplois proposés sont sur Paris. Alors évidement mon CV n’a rien d’exceptionnel pour accepter une personne de l’autre bout de la France, de l’Espagne. Ce n’est pas facile de se confronter à des dizaines de refus, de silences. Comment trouver ce premier emploi ? Puis si je suis prise ( par miracle !) dans la région parisienne, comment trouver l’argent pour louer une chambre ? Je crois que je ne parviendrais à rien dans ce milieu tant que je n’aurais pas mon réseau, mes contacts et gagné au loto. Alors oui, je suis trop sincère et pas assez machiavélique pour me faire des «potes» en vue d’une finalité professionnelle.
Il y a aussi la poursuite d’étude: continuer dans mon université ne m’apportera rien de plus au niveau professionnel. Passer des concours de l’administration publique, le CAPES ? Quand je vois le nombre de places qui diminue chaque année, le nombre de candidats, et ma confiance ; je passe à une autre idée.
Partir oui, pourquoi pas: mais alors comment faire pour payer encore les études ? Paris c’est le mieux, évidemment. Paris est une ville chère et les écoles y sont souvent privées et donc payantes. Il y a aussi un Master pro à Poitiers qui semble intéressant – rédacteur web – , le problème du financement reste identique. Je suis perdue, je ne sais plus quoi faire. J’ai vraiment peur de faire un prêt pour financer une école et de ne me retrouver sans emploi, et avec des sommes astronomiques à rembourser.
Puis sincèrement, avoir une double licence, pour finir caissière à Mac Do, cela m’attriste un peu. Pour le moment, je colle des petites annonces pour donner des cours particuliers de lettres, de philo, et des suivis scolaire.
Et le reste du temps, j’attends sagement que la vie passe.

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Venise – Paris

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Venise – Paris 2010
Ces deux portraits me rappellent la douceur de nos vacances. Le ciel est à nouveau gris et le froid se glisse sous la peau. Le mardi, mercredi, et jeudi, je donnerai des cours particuliers à deux enfants, ce n’est pas beaucoup mais j’en souris déjà.
J’attends un mail depuis mardi, un sujet d’examen. Il y a dix minutes, j’ai envoyé un message pour la prévenir à nouveau que je ne l’ai pas reçu. Je confirme, l’organisation de l’université espagnole n’a rien à envier à la notre.
J’aimerais trouver un travail. Je me sens un peu (beaucoup !) inutile en ce moment et mon moral chute.

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Le printemps est presque là.

Les premières journées de soleil sont toujours dès plus douces. La sensation de chaleur sur ma peau est une caresse. Enfiler une robe légère, regarder le ciel bleu, prendre un bain de soleil sont autant de signes d’un printemps naissant. Le sourire sur mes lèvres et un livre à la main, je m’assoie au bord de la terrasse en tailleur. Le sol est encore froid et un frisson parcourt mon corps. Il fait bon. J’aime cette sensation de renaissance qu’apporte cette nouvelle saison, cette énergie fugitive qu’insuffle les premiers rayons de chaleur. Les envies qui éclatent comme un feu d’artifice dans le ciel. Les joues rosées, les yeux qui brillent, je me sens presque forte à cet instant. Les montagnes qui m’encerclent, paraissent moins effrayantes. Les monstres-géants redeviennent des ombres ridicules. J’ai peur par milliers mais des solutions arriveront comme une lettre un matin, je croise les doigts. J’ai envie d’y croire de me le promettre de me le jurer comme une enfant, pour la vie.

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