Note de presque mercredi.


Des notes prises par-ci, par-là. Les post-its collés partout et nulle part. Cela donnerait presque un air de fête. Les révisions qu’on repousse au bord du bureau afin d’y poser son visage. Marcher pied nu sur le sol glacé et se sentir enfin vivante. Le rendez-vous avec S. Se surprendre à lui raconter mon Histoire et écouter la sienne. Como si. Regretter plus que jamais de quitter ce bureau et le reste. Un Hasta pronto qui restera gravé et ce sourire.
Le coeur remplie de pensées, revenir à l’Appart. Les yeux mi-clôt, penser à demain. A ce qui l’emportera, ceux qui l’emporteront. La peur au ventre comme trop souvent depuis des mois. La tête qui tourne et la musique qui emporte. Qui repousse les frontières. Une douce mélodie. Eviter de penser, éviter d’y penser, éviter de le penser. Les rideaux qu’on tire pour laisser entrer le soleil. E. qui vient frapper à ma porte pour qu’on respire un peu, ensemble. Elle voit ma peur, je porte la sienne. Dans le salon, les mots Avenir, Confiance, Croire résonnent. Partager un café et un sourire le temps d’un instant. L’odeur de la cuisine depuis ma chambre. Pablo et J. qui cuisinent, ensemble. Une soirée mexicaine improvisée à cinq dans la cuisine. Du cidre aussi, parce que.
Cela a une drôle de couleur la peur.

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Note de lundi/mardi nuit

Un rendez-vous manqué avec Mme C. L’attente qui dure plus d’une heure. La marche pour oublier et pour respirer. Pour essayer de. Le ciel bleu de Valencia. Les mots que je perds et les autres qui me manquent. Ceux qui ne viennent pas. La conversation avec Pablo qui s’allonge jusqu’à tard dans l’après-midi. Son aide précieuse. Les post-its collés sur ma porte à mon réveil et mon sourire. Ceux que je colle alors qu’ils dorment encore. Pour les remercier d’être là. Le froid sur mes mains et le soleil qui me colle aux joues. Raconter mes doutes et mes craintes. Avoir une oreille qui m’écoute comme une douce comptine. Faire des projets, à deux, puis à trois. Parler de voyages d’ici et ailleurs. Quand il me parle de venir s’installer en France, je souris. Cette idée me plait. Je ne veux pas quitter Valencia, et lui cela serait un bout de Valencia dans ma ville rose. Le lait froid dans le verre transparent. Je tremble. La peur me dévore peu à peu, tu sais. Les projets prennent la poudre d’escampette bien plus vites qu’ils ne sont arrivés. Les mots de maman, et les siens pour me rassurer. Pour me serrer dans leurs bras de loin. Au delà des frontières et des montagnes. Les photos prises pour se souvenir des belles choses. Toujours. L’attente et les révisions. Les larmes qu’on ravale et les espoirs qui vacillent sous mes yeux.


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Note du lundi,


Ce matin, c’était mon premier partiel en Valencia et donc en espagnol. Il ne fut pas vraiment réussi, c’est un fait. Passons à son déroulement, plutôt drôle dans le fond.
Je suis arrivée cinq petites minutes en avance pleine de bonne volonté. J’ai posé mon dictionnaire et mes stylos sur le table. Un quart d’heures après il n’y avait toujours personne. Deux personnes inconnues sont alors arrivées sans un sourire ni même un minuscule « hola« . Elles nous ont distribué aussi vite qu’elles sont arrivées en retard des brouillons: des feuilles vertes pommes recyclés.
Alors que j’étais encore entrain d’admirer la jolie couleur du papier, une voix s’éleva. Je lève la tête, l’inconnue était entrain d’énoncer le sujet. Je sursaute et regarde tout autours de moi. Je vois tous mes amis d’examen avec un stylo à la main et l’air grave. « Elle est entrain de dicter le sujet, elle est entrain de dicter le sujet » me dis-je. Il n’y aura donc pas de feuille avec le sujet de l’examen. Panique à bord. J’attrape un stylo et je commence à gribouiller sur mon brouillon les questions. Alors évidemment que je ne tiens pas le rythme ; évidemment qu’il me manque des mots et que je ne comprends vraiment pas trop. Elle va beaucoup trop vite, c’est un fait ça aussi. Je finis plus ou moins par avoir mes questions, beaucoup de trou, et bien sur aucune réponse.
«La concepción de libertad sobre Subidi…». SubiQUOI ? SubiQUI ? vous me direz. Je n’en sais pas plus que vous je vous répondrais. Soit, je reste là avec mon brouillon, et mes quatre questions gribouillées. Je commence à réfléchir sur ce que je vais écrire sur ces auteurs aux noms inconnus et surtout sur ce que mon imagination va bien vouloir inventer. J’attends les copies et cherche à remplir les trous de mes questions. Je dessine des soleils et des étoiles qui sourient et qui éclairent un peu la salle en attendant. Au bout d’un quart d’heures, les copies ne sont toujours pas là. Serait-ce une université où il faut attendre un temps donné pour rédiger son examen ?
Je demande «discrètement» à mon voisin, comprendre comme une française stressée qui essaye de chuchoter de l’espagnol, si le brouillon est en fait la véritable copie. Il me répond oui. Je fais un drôle de regard. Je me replonge alors dans ma copie aux allures de brouillon avec ces petits dessins, et ces gribouillis tout frais. Il me reste trois feuilles encore immaculées, je me dis que cela suffira bien. J’essaye enfin de me concentrer sur la rédaction des réponses.
Au bout de quelques minutes, je m’aperçois que non, ce n’est pas possible. Je ne vais pas répondre à des questions dont je n’ai que la moitié de l’énoncé. Je me lève demander «discrètement» de l’aide à la personne inconnue qui surveille la salle sous le regard ahuri de la salle. QUOI ? Une étudiante ose se lever déjà ? Elle me tends après quelques explications une feuille avec les questions. Je la remercie et retourne à ma place. J’ai les questions, les feuilles de copie et il me reste plus qu’à rédiger… sur une feuille sans ligne et aussi verte qu’une pomme.
Autant vous dire que ma feuille d’examen fut aussi riche en contenu qu’en présentation. Oui, je ne sais pas écrire droit sans lignes, et alors ?

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